lundi 7 janvier 2008

cela ne s'arrange pas

Mbolo (bonjour)
Je voulais continuer mon message de la derniere fois, parler des merveilles de la fôret, de cette sensation de pureté originelle, qui nous fait tant défaut dans nos villes saturées par la pollution...
mais ce week-end je suis allé à la pointe Denis, c'est de l'autre côté de l'estuaire du Komo, en face de Libreville. C'est un peu le lieu de villiegature de la haute societé Gabonnaise Française et Libannaise...C'est un endroit paîsible situé au bord du parc national de Pongara (enfin c'est un ersatz de parc mais nous y reviendrons plus tard).
Donc je me promène sur la plage espèrant croisé une tortue, car c'est un site de ponte des tortues Luth, vous savez ces géants des mers venues des fonds des âges, j'ai assisté l'année dernière à la ponte de l'une d'entre elle. C'est absolument hallucinant de voir un monstre de 300kg (He oui) sortir de l'eau, elle qui ne vient sur terre seulement à cette occasion, c'est un reliquat du temps ou les tortues vivait uniquement sur terre, ceci en même temps que l'émergence des dinosaures il y a 150 millions d'années (c'est vous dire). elle font preuve d'une telle force d'un courage qui ferait pâlir n'importe quel chevalier romantique. Déplaçer une telle masse sur la plage cela relève de l'exploit, la voir sonder, hûmer, s'impregné de l'odeur du sable être attentive à chaque son, à chaque vibration émanant des alentours car elle sait que l'endroit convient, c'est ici qu'elle est née...Mais son instinct est fort, il l'a accompagné durant ces millions d'années.C'est leur symbiose qui les à menés jusqu'a nous, sans cela la nature ne l'aurait pas permis; Enfin elle trouve le bon endroit, elle s'y installe, prend possession de la place, personne ne pourra la déloger de là, elle est entierement dans sa mission faisant preuve du véritable esprit du guerrier au sens de Carlos Castaneda dans son livre "l'herbe du diable ou la petite fumée"...je conseille pour ceux qui aime ce que Aldous Huxley l'ouverture des portes de la perception. Seule la mort pourra l'arrêter, qui prend souvent la forme d'une machette...
Elle creusera pendant une heure avec ses palmes arrière dans un mouvement réglé comme une mécanique de précision ou chaque effort est mesuré méthodiquement faisant un trou de près d'un mêtre de profondeur. Elle y déposera ses oeufs avec soins et rebouchera son trou en y plaçant tout ses espoirs avec minutie car elle connait le prix de la vie; Elle qui est la seule survivante de sa portée (cela reste des statistiques...) qui a passé des années à dériver au gré des courants échappant à mille danger, profitant du moindre bout d'algue flottant pour se nourrir et se cacher car ce qui quand même extraordinaire c'est qu'avant d'être une tortue de 300kg elle ne mesurait que 8 petit cm pour un poid d'à peine 100g...Incroyable.
Ca ne s'arrète pas là, une fois bouché le trou doit être dissimulé des prédateurs, alors avec le peu de force qui lui reste elle va littéralement labourer la plage sur un rayon de 5m autour du nid afin de brouiller les pistes, à grand coup de nageoires elle va expluser du sable dans toutes les directions, les jets se mèlant à son souffle rauque, car elle souffre, voila maintenant plus de deux heures q'elle se démene.Mais c'est à ce prix quelle pourra avoir une descendance.
Enfin, avec la sensation du travail bien fait, et pas de place pour le doute, elle rassemblera ses dernières forces et s'en ira rejoindre le large....Magnifique.
J'en etais ou??
Ah oui, je me promène sur la plage avec mon pote David tout va pour le mieux, il fait beau, la mer luit de mille feux avec ce soleil qui embrase l'épiderme des petits blancs que nous sommes.
Midi approche, le ventre se creuse, nous décidons d'aller manger à l'Assala lodge c'est un bon resto sur la plage et qui plus est pas trés cher, le cadre est acceuillant et les rencontres au bar sont légion...pour peu que l'on soit un peu ouvert et bavard (comme moi....lol). Quand soudain mes yeux se fixent, ma main commence à martyriser la Castel (bière) mon coeur bat a 100 à l'heure...La colère monte, elle s'empare de moi. David sentant bien le malaise se retourne en suivant mon regard. Il comprend tout de suite, là bas sur le canapé, un bébé chimpanzée agé d'a peine six mois attaché par une laisse, oublié de ces göeliers trop occupé à faire du francs pour s'en occupé....Quand on connait l'importance de la socialisation chez les chimpanzées on ne peut rester indiffèrent...Peut être pensez vous que ma réaction excessive, à cela je répondrais deux choses, et croyez moi je n'essaye pas de me justifier, le but de ce blog étant de convaincre un peu au moins et pas de mettre en avant (ou en arrière) tel ou tel trait de ma personne...
Donc tout d'abord, je ne vous l'ais pas dit je suis mariée, mon épouse s'appelle Julie et elle à travaillé en tant que soigneur animalier dans un centre de réintroduction de chimpanzées au Cameroun et j'en sais maintenant beaucoup plus sur nos cousins de la forêt. Vous rendez vous compte que nous avons le même potentiel génétique...nous nous sommes séparés il y a peine 1millions d'annéés. N'importe qui les ayant fréquentés de près ne peut nier leur intelligence, leur curiosité, et leur presque humanité (ils en font la preuve plus souvent que nous....)
Je m'en vais à la rencontre de ce petit être, je m'approche mon coeur se noue à mesure que j'approche de lui ou d'elle d'ailleurs, enfin nos regards se fixe....et là....elle me regarde avec une telle douceur que mon malaise disparait comme si sa compassion avait eu raison de mes souffrances, de ma honte de faire parti de cette race qui détruisons sa maison et exterminons sa famille pour une liasse de billets...Mais comment pouvons nous avoir une démarche inverse quant on voit ce que les hommes peuvent faire à d'autres hommes pourtant frére...une race de rat comme disait Bob Marley, un cancer pour la terre comme je dis!!!!
Et c'est en discutant avec le patron que j'en apprend un peu plus le pauvre à receuilli le chimpanzé parcequ'un couple d'expatrié à pensé, avec sa bétise sans fond, que cela serait "sympa" voir "distrayant" d'avoir pendant leur séjour en Afrique un animal "éxotique"...Putain c'est pas vrai d'être aussi con....Comment agir ainsi, ces gens ne voient la portée de leurs actes, non seulement ils alimentent un trafic ignoble d'une violence inouïe et d'une stupidité inégalé (ca j'en suis pas sûre....)Mais le pire c'est qu'il s'en débarasse comme une vulgaire chaussette des qu'ils s'apercoivent de la réalité...De la difficulté,de la science, du temps et de l'amour qu'il faut consacrer à une tel animal.
Je terminerai parce qu'il est tard maintenant sur cette phrase de l'Illustre A.Einstein qui disait,
"Il y a deux choses infinies en ce monde, l'univers et le bétise, quoique pour l'univers je ne suis pas sûre"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je te félicite sincèrement pour la création de ce blog, c'est trés beau mais c'est aussi trés vrai (parfois hélas). Heureusement, qu'il existe des gens comme vous (Julie et toi) afin de nous faire découvrir, expliquer, nous faire connaitre un domaine inexploité (par nous). Le fait de lire ces écrits me permets quand même d'en apprendre encore plus et meme si je ne suis pas dans le même panier que certaines personnes (qui nouent des singes, qui trafiquent, et/ou pire, tuent pour une poignée de CFA), une chose est sûre, nous, humain, nous sommes tous nés avec ce même don inné......... celui de la bétise, et comme tu le cites en dernière phrase, certainement bien plus infinie que l'univers!

Anonyme a dit…

Bravo Nicolas pour la justesse de tes propos. Bravo pour tes récits qui, j'espère, vont éclairer et éviter que de telles atrocités perdurent... continues à nous faire partager ton enthousiasme et félicitations ainsi qu'à ton épouse, Julie, qui se bat tous les jours pour le bien-être animal. Bon courage pour la suite de ton récit.

Le perroquet gris du Gabon

Le perroquet gris du Gabon
Emblème du pays....